Pollutions lumineuses : un combat urgent et légitimeArbre sous ciel étoilé - copie - Troubles d'apprentissage

Décryptage de Josette Sicsic, Futuroscopie

Après que Nancy et Strasbourg aient signé une charte visant à lutter contre la pollution lumineuse, la région Occitanie a décidé de s’attaquer elle aussi aux nuisances lumineuses, notamment celles provenant des éclairages publics. Une première matérialisée par la publication d’une cartographie de la pollution réalisée en partenariat avec les bureaux d’études DarkSkyLab et La Telescop.

L’homme n’est pas la seule victime de la lumière, les plantes et les animaux le sont tout autant. Bien que la recherche soit encore loin d’avoir exploré le sujet en totalité, il semblerait que les mammifères marins et les oiseaux migrateurs comptent parmi les premières victimes de ces agressions lumineuses. – Image par Pezibear de Pixabay
 
Depuis des photographies prises par satellites, la Haute-Garonne est le département occitan le plus exposé aux nuisances lumineuses.

Mais, toutes sortes d’autres photographies prises à quelque 800 kilomètres au-dessus de la terre par des équipes de chercheurs ont établi des cartes présentant sans équivoque possible le degré de luminosité de l’ensemble du monde.

Avec des taches rouges indiquant les territoires les plus exposés de la planète, dont Singapour ou Times Square à New York ou encore Hong-Kong…

Ce qui signifie, dans un premier temps, que les populations de ces villes ne peuvent pas voir plus de 12 étoiles dans le ciel, même quand celui-ci est dégagé.

Une nuisance dont, à la limite, on pourrait s’accommoder. Mais, ce qui est mis en cause, ce n’est pas seulement la capacité de l’éclairage à dénaturer le spectacle du ciel, ce sont ses nuisances sur la santé de la planète et de l’humanité !

Certes, le sujet n’est pas nouveau. Voilà plus d’un quart de siècle que scientifiques et associations tirent la sonnette d’alarme. Avec un succès relatif et des réactions contraires à celles recherchées. Ainsi, on croit économiser de l’énergie en utilisant des LEDs.

L’intention est louable. Sauf que l’utilisation de LEDs incite à augmenter l’éclairage, donc ses nuisances sur le vivant. Et cela, d’autant que la lumière blanche émise est beaucoup plus riche en émissions aux basses longueurs d’ondes : violettes, bleues, vertes, qui se diffusent plus dans l’atmosphère. Quand on sait qu’en 2014, en France, 37 millions de lampes à Leds auraient été mises sur le marché, soit 87 % de plus que l’année précédente, on mesure l’ampleur du malentendu !

Malentendu issu de l’éclairage collectif urbain, mais aussi de l’éclairage domestique et de celui particulièrement nocif, que déploient les centres commerciaux et autres établissements nocturnes. A titre d’exemple, notons qu’aux USA, la Vallée de la mort, par exemple, est contaminée par l’éclairage des casinos et du Strip de Las Vegas alors qu’elle se situe à des centaines de kilomètres de là !

Le rythme circadien des hommes et de l’ensemble du vivant en danger

Mais, quelles sont les menaces sanitaires réelles ? Selon les épidémiologistes, il est clair que l’électricité n’existant que depuis le 19ème siècle et n’étant pas également diffusée sur toute la surface du globe, nous n’avons pas toujours le recul suffisant pour pouvoir être totalement affirmatifs sur les conséquences. Néanmoins, les scientifiques détiennent quelques vérités indiscutables.

En particulier, celles concernant l’impact de la lumière artificielle sur le rythme circadien, lequel constitue l’horloge biologique interne à partir de laquelle sont coordonnées l’activité, la température du corps, la fabrication d’hormones, déterminant les périodes de veille et de sommeil.

Etalée sur un cycle de 24 heures environ ou à peine plus, la rupture du rythme circadien se traduit par des réactions désastreuses pour l’organisme : obésité, insomnies, diabète, désordres de l’humeur et autres cancers.

Mais, l’homme n’est pas la seule victime de la lumière, les plantes et les animaux le sont tout autant. Bien que la recherche soit encore loin d’avoir exploré le sujet en totalité, il semblerait que les mammifères marins et les oiseaux migrateurs comptent parmi les premières victimes de ces agressions lumineuses. Les papillons de nuit et tout autres insectes également ainsi que les chauves-souris et oiseaux de nuit…

« Darkness tourism » tour d’horizon

En tout cas, alors que l’on estime que 80% de l’humanité ne voit plus le spectacle des étoiles, la bonne nouvelle réside dans le fait que les humains se retournent tout naturellement vers les espaces ayant réussi à se tenir à l’abri du fléau.
En effet, alors que l’astronomie est devenue une activité touristique relativement répandue dans certaines régions de France et du globe réputées pour la luminosité de leur ciel, les Nord Américains ont été plus loin.

Ainsi, le Plateau du Colorado qui s’étire sur 200 000 km2 sur l’Utah, le Nouveau Mexique, l’Arizona et le Colorado, ne se contentent plus de protéger ses extraordinaires paysages rocheux et les vestiges de la civilisation Pueblo.

Alors que la pollution lumineuse se répand à travers le pays, le parc – ou plutôt les parcs qui le composent et sont réunis dans la « Colorado Plateau Dark Sky Cooperative » – a réussi à se faire connaître au niveau international parmi les sites où les nuits sont les plus noires.

 Les nuits noires comme produits touristiques
Dès 2007, la Dark-Sky Association avait aussi couronné le parc Natural Bridges National Monument dans le sud-est de l’Utah de ses trophées annuels. L’an dernier, cette même association qui fait aujourd’hui autorité, a récompensé un autre parc du Nouveau Mexique à la fois pour la qualité de son obscurité mais aussi pour la qualité de ses actions visant à réduire la lumière, donc la pollution, ainsi que pour son programme d’éducation. Une récompense attribuée à 14 sites dans le monde seulement.

Quant à l’organisme qui décerne les récompenses, il fournit aussi des aides techniques afin de créer un modèle de protection de l’obscurité et dispose d’une logistique capable d’engager des actions de promotions touristiques, dont des festivals et autres événements mettant en valeur la fabuleuse expérience que représente la nuit noire.

Dans beaucoup de parcs nationaux, les programmes d’observation d’un ciel étoilé attirent ainsi de plus en plus de visiteurs cherchant à la fois grands espaces, silence et nuits étoilées. En somme, une sorte de retour quasi spirituel à un monde d’avant le monde, un monde non domestiqué dont l’humanité gardera éternellement la nostalgie.

Notons aussi que Flagstaff, en Arizona, est la première « International Dark Sky City », grâce à sa réglementation et ses installations en faveur de la préservation de l’obscurité tandis que plusieurs autres bourgades s’activent sur des programmes d’initiation à l’astronomie.

Astroturismo en Amérique latine

Enfin, nul n’ignore plus que le désert chilien d’Atacama joue la carte d’un tourisme de grand luxe sous l’une des plus belles voûtes célestes du monde. Dans ce territoire magique, plusieurs observatoires ouverts au public, dont ALMA, le plus grand projet astronomique de la planète, proposent des visites de leurs installations et des observations du ciel, tandis que des resorts positionnés sur le bien-être combiné à l’astronomie attirent un tourisme très élitiste.

Mais, pas seulement. De nombreux amateurs d’astronomie en temps normal viennent aussi pratiquer un « astro tourisme » tel qu’il s’en développe aussi en Argentine, au Mexique, au Pérou, avec succès. Ce n’est pas vraiment le même concept mais ce n’en est pas loin.

Les réserves de ciel étoilé se développent

Enfin, dans l’Hexagone, depuis 20 ans, une association consacrée à la défense de la vie nocturne s’est constituée. C’est l’ANPCEN ou l’Association Nationale pour la Protection du Ciel, de la vie et de l’environnement Nocturne.

Très engagée, cette association mène un travail de fond, d’information du grand public, des collectivités locales et des professionnels. Parmi ses actions symboliques, elle a organisé en 2015 : un « Jour de la Nuit » ainsi qu’un concours des villes et villages étoilés qui étaient 722 en 2020 contre 39 en 2009. A consulter de toute urgence : http://www.anpcen.fr/.

Par ailleurs, notons le développement dans plusieurs villes, des collectifs de sportifs qui se sont notamment formés pour des opérations lights off qui consistent à éteindre soi-même les lumières des vitrines des commerces en effectuant des acrobaties dignes du parkour.

Le tout pour préserver monde végétal et animal. Tandis que, et surtout, après le Pic du Midi et le Parc des Cévennes, c’est au tour du Parc du Mercantour d’avoir reçu le label RICE ( Réserve internationale de Ciel étoilé) pour une partie de son territoire en décembre 2019. De plus en plus prisé, ce label consacre une démarche que d’autres parcs souhaitent suivre comme le PNR des Landes de Gascogne ( voir :
www.darksky.org).

Le rapport du GIEC rappelle une nouvelle fois, l’urgence réelle de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre pleinement en œuvre l’accord de Paris qui est notre boussole à tous, États, collectivités, société civile, entreprises, ONG pour limiter le réchauffement climatique et ses conséquences

Les conclusions du groupe d’experts intergouvernemental (Giec) qui vient de dévoiler les éléments scientifiques de son 6ème rapport d’évaluation sont inquiétantes.

C’est un cri d’alarme pour une prise de conscience collective planétaire.

Selon la paléoclimatologue française Valérie Masson-Delmotte « Les activités humaines sont à l’origine du changement climatique, c’est indiscutable, et l’influence humaine rend plus fréquents et plus graves de nombreux événements climatologiques extrêmes, plus particulièrement les vagues de chaleur, les événements de pluie torrentielle et dans de nombreuses régions, les sécheresses », a-t-elle expliqué.

Alors que l’objectif du rapport spécial de 2018 était de limiter le réchauffement à + 1,5 °C, le scénario le plus optimiste de réduction très rapide et massive des émissions de gaz à effet de serre, peu vraisemblable au regard de l’implication des plus grands pollueurs, prévoit désormais un pic à + 1,6 °C avant un retour à +1,4° vers la fin du XXIe siècle. Il est toutefois plus probable que le seuil symbolique des +1,5° sera dépassé vers 2030, une décennie plus tôt qu’envisagé en 2018.

La montée des eaux « irréversible »

Les quatre autres scénarios explorent la montée des températures a ec respectivement des émissions limitées à court ou à moyen terme, et des émissions élevées ou très élevées. Les projections s’étalent de + 2,1 °C à + 5,7 °C à l’horizon 2081-2100, avec des conséquences catastrophiques qui augmentent en fréquence et en intensité pour chaque dixième de degré franchi. Toutefois, « si nous agissons tout de suite, nous pourrons en voir les bénéfices sous dix à vingt ans », a assuré Valérie Masson-Delmotte.

La montée des eaux sera « irréversible » pour des milliers d’années, engloutissant des régions entières et des îles. Le niveau montera de 28 centimètres à 2 mètres d’ici 2100, selon l’intensité du réchauffement, avec des scénarios intermédiaires oscillant entre 44 et 76 cm. Pire, dans les deux mille ans à venir, l’eau continuera à monter, entre 2 et 6 mètres, avec une possibilité de réaction en chaîne menant à une montée de 19 à 22 mètres. Dès les décennies à venir, les océans et les forêts, qui aspirent énormément de CO2, vont perdre une partie de leur capacité à le faire.

Toutes les régions du monde sont concernées

Au cours des prochaines décennies, les changements climatiques s’accentueront partout sur la planète. Nouveauté 2021, la publication du Giec s’accompagne d’un atlas interactif pour visualiser tous les dérèglements en cours et à venir. Il apparaît par exemple que le pourtour méditerranéen est particulièrement affecté. Les conditions sèches, chaudes et venteuses qui favorisent et renforcent les feux de forêt vont s’accentuer à mesure de l’ampleur du réchauffement.

En donnant aux citoyens les moyens de s’informer sur leurs régions, les chercheurs espèrent impliquer les décideurs locaux en plus des gouvernements.

Des données plus fiables

Les chercheurs se sont appuyés sur des données scientifiques plus nombreuses et de meilleure qualité que lors de la rédaction du cinquième rapport. Par exemple, l’historique des relevés des températures mondiales est issu du Met Office britannique qui a déployé une nouvelle version de son système, HadCRUT5, laquelle prend mieux en compte les biais ou erreurs possibles dans les chiffres enregistrés depuis 1850 par des stations météo terrestres, par des navires ou par des bouées.

Les données ont aussi été largement mises à jour pour combler des lacunes dans la région arctique, celle qui se réchauffe le plus vite, avec pour résultat une augmentation de 0,1 degré des estimations globales de températures.

Le CO2 n’est pas le seul ennemi

la  nécessité de réduire les émissions de l’ensemble des gaz à effet de serre, et pas seulement du CO2 est aussi abordée dans le rapport. Selon l’agence américaine de protection de l’environnement, les concentrations de méthane et de protoxyde d’azote sont aujourd’hui à leur niveau record depuis 800 000 ans. Même s’il ne reste dans l’atmosphère qu’une douzaine d’années, le potentiel de réchauffement du méthane est près de 90 fois supérieur à celui du CO2. Et la fonte des glaces en Arctique s’apprête à en libérer des milliards de tonnes dans les prochaines décennies, dont une partie pourrait toutefois rejoindre l’océan et y être consommée par des bactéries.

Ce sixième rapport consacre pour la première fois un chapitre entier aux « forceurs climatiques à courte durée de vie », c’est-à-dire les aérosols, les particules et autres gaz réactifs (dont l’ozone) qui disparaissent de l’atmosphère après quelques heures ou quelques mois, et qui sont eux aussi un levier pour limiter le réchauffement climatique.

Chacun des trois volets a été rédigé par 234 à 270 auteurs, avec des références à des dizaines de milliers d’articles scientifiques, et des dizaines de milliers de commentaires permettant aux auteurs de peaufiner la rédaction du texte.

 Le Giec est un organe dépendant de l’ONU, en charge de la climatologie.

Source : Magazine le

 Point et rapport Giec

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Rue du 19 Janvier. Des questions restent en suspens et l’histoire n’a pas encore trouvé son « happy end ». La vidéo de présentation ne convainc pas un grand nombre de Garchois qui s’interroge sur le bien fondé de la décision prise.

Suite aux interrogations formulées par l’ASEVE et de nombreux Garchois, au sujet des travaux entrepris dans la rue 19 Janvier les services de la Mairie ont posté sur la page FB de la ville une vidéo expliquant les raisons des modifications intervenues dans la réalisation finale.

  • Concertation sur 2 ans pour établir un plan vélo.

Une concertation pour mettre en place un plan de circulation douce à Garches a bien eu lieu mais il s’agissait d’une présentation générale ne comportant aucune précision sur les solutions qui seraient adoptées. Elle aurait dû être suivie par l’organisation d’ateliers de travail, pour définir le schéma et les plans définitifs qui aurait permis aux utilisateurs, associations et riverains de s’exprimer et d’apporter une expertise nécessaire pour la réalisation de ces travaux.

Les travaux ont démarré et ils ont été mis « devant le fait accompli » et ont juste pu constater le plan d’aménagement de la Rue du 19 Janvier. Il a été ainsi impossible d’émettre la moindre réserve.

 Réalisation des travaux

Budget 210 KF avec une participation de 70 KF du Département.

Ce financement a donc été réalisé par les impôts des contribuables.

La ville a fait appel au bureau d’études Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), un établissement public tourné vers l’appui aux politiques publiques.

Leurs conclusions indiquent qu’il n’était pas envisageable de créer 2 pistes séparées de chaque côté par manque de continuité de la largeur de la route.

Ce schéma est contesté par les experts de l’ASEVE qui auraient souhaité pouvoir être consultés.

  • Partage des voies : cette stratégie pour fonctionner doit être accompagnée par des campagnes de sensibilisation, d’éducation et de signalétique appropriée.

Les utilisateurs doivent cohabiter et apprendre à se respecter mutuellement.

Les premiers constats ne vont pas dans ce sens.

  • Sécurité : A la lecture des premiers constats, force est de constater que la sécurité n’est pas assurée et que des risques d’incidents, d’incivilités et d’accidents peuvent intervenir entrainant la responsabilité de la municipalité.

 Marion L « Je suis passée par là justement ce soir en vélo et un automobiliste très pressé a essayé de me doubler…. La peur de ma vie La prochaine fois je ferai le trajet sur le trottoir »

Chantal HR « Ces aménagements vont rendre la circulation encore plus difficile et dangereuse dans Garches. Adieu le projet de piste cyclable, et attention aux piétons vu l’étroitesse des chaussées. !! »

Alain B « S’il n’y a pas séparation ce sera un danger permanent ! »

 Opérations d’aménagements à venir: il nous apparait essentiel que les associations, riverains et utilisateurs soient associées aux prochaines réalisations.

L’ASEVE encourage la culture de la participation citoyenne. Des échanges entre acteurs et une réflexion collaborative permettra de s’interroger sur la place des mobilités douces dans notre commune.

Ensemble nous pourrons ainsi définir un plan adapté à chacun assurant la sécurité de tous.

Nous sommes à la disposition des services de La Mairie pour l’organisation d’ateliers à la rentrée prochaine.

https://www.facebook.com/Garchesoff/videos/492155468568015

De nouvelles coupes programmées par l’ONF dans la forêt de Fausses Reposes (territoire du Chesnay)

Un récent message de l’ONF nous informe de nouvelles coupes en futaie irrégulière sur les parcelles 10, 12 et 13, complétées par une coupe sanitaire sur les abords de ces parcelles et sur les parcelles 25 26 27 et 28, avec pour objectif :

– d’assurer la régénération de la forêt

– de prélever les arbres dépérissants et dangereux.

Dans un courrier réponse, nous appuyant sur l’expérience récente des coupes sanitaires pratiquées en forêt de Malmaison et en tenant compte des fortes réactions engendrées, l’ASEVE, à nouveau, a demandé à l’ONF :

 Le Respect de la convention signée avec la Métropole du Grand Paris et l’Etat

pour assurer la santé et le bien-être de la population francilienne qui  a besoin de ses forêts plus que jamais, après plus d’un an de pandémie.

(avec une reprogrammation de ces coupes à une date ultérieure)

 Le Respect des arbres sains, et des sols.

Les utilisateurs de la forêt de Fausses Reposes, après l’expérience des coupes en forêt de Malmaison, seront particulièrement vigilants sur le procédé de coupe et l’utilisation des engins de bûcheronnage trop lourds qui écrasent les sols et défigurent la forêt.

Il faudra prendre l’engagement de ne pas procéder à l’abattage des arbres sains et d’arbres d’une autre essence que des châtaigniers malades, comme les chênes, ce qui aggraverait encore l’impact de la maladie de l’encre des châtaigniers.

  • De tenir compte de la situation sanitaire et de la santé mentale de la population.

Il nous paraît évident que les Franciliens qui seront exposés à cette gêne et défiguration de leur forêt ne comprendront pas que ONF ne tienne pas compte, dans sa programmation, de la pire crise sanitaire humaine depuis 100 ans qui s’est abattue sur tout le pays

L’ASEVE assure une veille permanente. Elle est en contact avec l’ONF et les autorités territoriales et municipales. La prise en compte des attentes des Franciliens, un réel échange permettrait à l’ONF d’exercer sereinement ses activités.

 

INFOCOUPE_FDFAUSSES REPOSES_PA25 26 27 28_MARS2021

INFOCOUPE_FDFAUSSES REPOSES_PA10_12_13_MARS2021

Forêt Domaniale de la Malmaison/Bois de Saint Cucufa : analyse du dossier suite à la rencontre avec l’ONF.

Depuis quelques mois, des voix se font entendre pour dénoncer les abattages exécutés dans la Forêt Domaniale de la Malmaison, bois de St Cucufa par l’ONF.

Deux conceptions et deux approches différentes de la gestion des espaces boisés :

  • D’un côté des riverains, surpris, inquiets et consternés, qui voient se modifier un lieu familier dans lequel ils viennent se ressourcer. Ils dénoncent des coupes-rases qui s’étendent sur de grandes parcelles, et qui concernent non seulement les châtaigniers malades mais également d’autres essences comme des hêtres ou des chênes tout à fait sains.

Ces espaces sont laissés sans aucune protection contre le soleil et les intempéries et il en résulte l’infertilité, la dégradation des sols et une atteinte à la biodiversité.

Il est également dénoncé l’utilisation d’énormes machines de bûcheronnage qui écrasent le sol et les racines et laissent des traces profondes dans la forêt. Certains détracteurs avancent que ces abattages répondent à un objectif financier pour renflouer les caisses de l’ONF, les coupes-rases demandant moins de temps que de pratiquer une sélection des arbres malades.

 

  • De l’autre, l’ONF, qui gère cette forêt et qui, face à ces critiques et aux différentes actions menées par des associations et notamment l’Aseve, sort de son mutisme et relance une campagne de communication pour expliquer la nécessité d’abattre des châtaigniers qui sont atteints de « la maladie de l’encre ».

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Tout en conservant son esprit critique et en tenant compte des avis des deux parties, L’ASEVE, engagée dans la défense de l’environnement des espaces forestiers, a souhaité étudier ce dossier et écouter les différents intervenants pour démêler l’écheveau complexe de l’entretien des forêts françaises.

 

L’ASEVE est intervenue auprès de l’ONF pour obtenir un rendez-vous et auprès des différentes autorités publiques en adressant un courrier aux élus(e) afin de les sensibiliser et obtenir leur soutien : les Maires de Garches, Vaucresson, la Celle St Cloud, Rueil Malmaison, les députés de la 7ème et 8ème circonscription, les élus du Conseil Régional et du Département et de la Métropole du Grand Paris.

 

L’ASEVE a obtenu très rapidement un entretien avec Monsieur Beal, Directeur de l’ONF de la région ouest qui a évoqué les principes suivants

La nouvelle orientation de gestion des forêts a été mise au point en 2017 après une réflexion de 4 ans avec tous les partenaires concernés. Les forêts péri-urbaines ont un statut particulier compte tenu de leur proximité des grandes agglomérations et de leur fréquentation par un large public.

La nouvelle stratégie se décline en 3 axes :

  • La mise place d’une sylviculture en « futaie irrégulière » et l’abandon des coupes rases.
  • La commercialisation sous forme de » bois façonnés »
  • Une nouvelle gouvernance.

 

En France, la gestion des forêts domaniales (environ 42 000 hectares) est assurée exclusivement par l’ONF, sur le principe de la futaie régulière à l’échelle de la parcelle.

Au contraire, la gestion des forêts péri-urbaines, basée sur le principe de la futaie irrégulière se fait arbre par arbre au sein de la parcelle et prend en compte l’aspect global de la forêt.

La nouvelle commercialisation « bois façonné » permet à l’ONF de mieux contrôler les chantiers de coupes tant sur le plan de la maitrise du calendrier, que sur la remise en état des lieux et l’évacuation du bois.

La nouvelle gouvernance consiste essentiellement à mettre en place des « comités de forêt ». Ceux-ci sont ouverts aux représentants de l’ONF mais aussi aux Politiques régionaux et aux associations, pour des échanges d’informations et la fixation d’objectifs.

La forêt de la Malmaison relève donc de cette politique générale de gestion des forêts périurbaines. Cependant celle-ci a dû être modifiée en raison de son état sanitaire. Cette forêt ainsi que plusieurs autres en Ile-de-France est plantée majoritairement de châtaigniers (60% environ), ainsi que de chênes, charmes, etc. Les châtaigniers sont atteints par la « maladie de l’encre ». Cet agent pathogène activé par les changements climatiques récents, vit dans le sol et attaque le système racinaire des arbres, entraînant un dépérissement rapide de ceux-ci.

Deux types de coupes sont programmées en lien avec cette maladie :  des coupes sanitaires sur les parcelles les plus impactées pouvant conduire à des coupes rases, des coupes de sécurité aux abords des chemins et des routes.

  1. Beal signale que l’équilibre financier nécessaire à une bonne gestion de l’ONF est recherché essentiellement par des actions ciblées sur les coûts de structure et de personnel et non par une intensification des coupes d’arbres.

Il précise que la décision d’abattre un arbre est basé sur 3 critères : la sécurité, le sanitaire, la sylviculture. Il indique qu’il est impossible comme le font certains « experts » de juger de l’état d’un arbre ou d’une forêt en regardant uniquement le tronc lorsqu’il est coupé.

Il rappelle que la conception du temps n’est pas la même pour le forestier qui pense à 30 ans et l’usager qui recherche une jouissance immédiate du domaine.

Enfin il souligne que le changement climatique a une influence importante sur la vie de nos forêts. Il faut s’attendre pour les prochaines années à des changement importants dans la variété des essences qui seront plantées et en conséquence sur l’aspect général de nos forêts.

Notre conclusion :

L’ASEVE interpelle l’ONF

  • Pour le respect du partenariat signé en 2019 entre L’État, la Métropole du Grand Paris et l’Office national des forêts sur la gestion des forêts péri-urbaines. Cette convention stipule que les actions menées par l’ONF (soutenues par des contributions financières) contribueront à la préservation, et à la valorisation de ces forêts.
  • Pour la constitution d’un collectif de citoyens dont des représentants de notre association pour participer à la gestion et à la reconstruction de la Forêt
  • Pour organiser, dès qu’il sera possible, une réunion publique avec les habitants des villes avoisinantes.
  • Pour la suppression des coupes « rases »
  • Pour une réflexion commune sur l’avenir des forêts en tenant compte de l’évolution climatique.

L’ASEVE demande aux personnalités politiques municipales, départementales, régionales, Grand Paris et aux députés des deux circonscriptions de la soutenir dans son engagement pour une gestion saine, réfléchie et concertée des forêts de notre région.